La présence de charançons rouges a été détectée dans de nombreuses propriétés des Terres Basses entrainant la destruction de palmiers.

Biologie du charançon rouge

L'ASL des Terres Basses en la personne du Dr Christian Fossat a donc pris contact avec le Dr Michel Vely, vétérinaire, Chef de l'unité territoriale de Saint Martin et Saint Barthélemy de la DAAF Guadeloupe (Direction de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt).

Celui ci nous a répondu que le charançon rouge n'était pas officiellement présent à St Martin et qu'il convenait dans un premier temps de faire un prélèvement officiel à transmettre au Laboratoire de la santé des végétaux LSV de Montferrier, près de Montpellier en métropole pour confirmation de la présence du charançon rouge.

Cette collecte a été réalisée début février 2023 grâce aux pièges à charançons achetés par l'ASL et distribués gratuitement aux colotis qui en font la demande. Les échantillons ont été transmis à Montpellier.

L'Entomologiste du Laboratoire de la Santé des Végétaux, Raphaëlle Mouttet les a reçus le 10 février 2023 et a confirmé qu'l s'agit bien de Rhynchophorus ferrugineus. C'est la première fois que ce charançon a été identifié aux Antilles Françaises en général et à Saint-Martin en particulier. Jusqu'à maintenant, leur présence n'avait été signalée qu'à Aruba et Curaçao.

Le dossier a donc été transmis le 15 février au Dr Aurélie Lebon, Chef du pôle santé et protection des animaux, des végétaux et de l'environnement de la DAAF Guadeloupe qui a pris en charge ce dossier personnellement et déclenché la mise en œuvre de l'Arrêté du 25 juin 2019.

Le préfet de Saint-Martin a pris le 7 mars 2023 un arrêté établissant un périmètre de surveillance et de lutte aux Terres Basses. La surveillance est destinée à réaliser un diagnostic du degré de dissémination du charançon. Une procédure d'agrément des sociétés impliquées dans le traitement est initiée.

Arrêté Préfectoral

Le Dr Aurélie Lebon a confié une mission d'expertise à la FREDON Guadeloupe (Fédération régionale de lutte et de défense contre les organismes nuisibles)

Le Dr Aurélie lebon, Christiane Diman  et deux membres de la FREDON, dont Aurore Cavalier (Chargée de mission, Surveillance Biologique du Territoire et Méthodes Alternatives de Lutte),  et Thomas Cély sont venus à St-Martin du 29 au 31 mars 2023.

Ils ont ainsi pu visiter les jardins de la Sammana, quelques villas gérées par Sothebys grâce à l'amabilité de Harrison Drouin-Reed et la Propriété du Dr Fossat.

Ils ont pu constater que le charancon est bien présent sur l'ensemble desTerres Basses et ont même pu observer grâce à la dissection d'un palmier récemment atteint les différents stades du développement du charançon.

Rapport de la FREDON sur la surveillance du charançon rouge des palmiers à Saint-Martin  

Les conclusions de ce rapport sont les suivantes :

  • une évolution de la stratégie d'utilisation des pièges, qui restent un indicateur épidémiologique mais qui doivent aussi être utilisés pour empêcher la dissémination : il est conseillé de placer des pièges autour du palmier atteint rapidement après le diagnostic.

  • Les palmiers atteints doivent être rapidement abattus et traités sur place : leur transport est interdit pour éviter toute dissémination. L'idéal est leur traitement par broyage. A défaut ; ils doivent être brulés. C'est en particulier le cas de la souche résiduelle.

  • Une seule molécule peut être employée exclusivement par endothérapie : il s'agit de l'emamectine qui doit être appliquée une fois par an.

  • Un processus de formation et d'agrément des sociétés habilitées à la mise en œuvre de l'endothérapie est enclenché. Les coordonnées des sociétés agrées seront publiées sur ce site au fur et à mesure.

  • L'utilisation des nématodes est encore à l'étude compte tenu des doutes sur son efficacité dans l'ambiance sèche de St-Martin

Traitements

Pièges